Ariane Loze If you didn’t choose A, you will probably choose B 2022
19’48 » HD video projection with sound, colors.courtesy the artist, Michel Rein
Un vrai gap franchi par Around Video Art Fair qui pour cette première en Belgique rassemble un panel ultra désirable de galeries internationales parmi lesquelles : Bombon Projects (Barcelone), Arcade (Londres), Marcelle Alix (Paris), Meessen de Clercq (Bruxelles)…autour de vidéos et mediums associés, la nouveauté 2023.
Best of et incontournbles :
Messen De Clercq (Bruxelles)
Chaim van Luit Entartet (Marc Chagall)
Intitulée Entartet (Marc Chagall), l’œuvre comprend une vidéo montrée à côté d’une toile ayant les dimensions exactes de Die Prise (Rabbiner) de Marc Chagall exposée dans la funeste exposition Entartete Kunst mise sur pied par les nazis en 1937. La vidéo montre comment van Luit récolte des particules de couleur en grattant des murs d’un bunker allemand de la Seconde Guerre mondiale. Ces particules furent ensuite utilisées par l’artiste pour peindre une toile monochrome dans un geste symbolique fort.
Entartet (Marc Chagall), 2015 (detail)
White lime pigments on raw linen and video
133 x 93 cm (canvas)
Courtesy of the artist and Meessen De Clercq, Brussels
By Lara Sedbon (Paris)
Michel Platnic Children Playing, 2023
La série “PostHum Condition” (ou Skinlessness) comprend 7 parties dont « Children Playing » et « Tammuz » sont les 2 premiers volets. Principalement inspirés de « La Divine Comédie » de Dante Alighieri et de divers mythes de la création du monde, chaque volet reprend également d’autres représentations et références comme par exemple « Le Jardin des Délices » de Jérôme Bosch, les paysages désertifiés de de Chirico et certaines peintures de Picasso. Ces derniers ayant en commun l’Homme et ses formes de représentation, la nature dont l’Homme est le sujet et enfin le thème de la transformation. Cette nouvelle série aborde également la façon dont le langage techno-scientifique, partie intégrante de la culture occidentale, nous fait nous reporter à notre environnement, à nous-mêmes. Comment ce langage colonise la pensée quotidienne et définit ce qui est pensable et ce qui ne l’est pas. Ses implications quotidiennes vers une compréhension fragmentée de notre environnement, de notre être, de notre moi numérique désincarné. Dans ce nouveau projet « Skinlessness », je réinterprète les différents médiums qui sont généralement à la base de mon travail, y compris des modèles humains peints, des vidéos, des dessins ou des photographies et je les manipule à l’aide d’une couche supplémentaire d’interprétation utilisant un système autonome d’intelligence artificielle que je programme. Les avatars ou les scènes générées comprennent un niveau supplémentaire de peau protectrice, et un autre niveau vers la dématérialisation qui nous éloigne de notre peau « as-ground », peau « as-home ». Dans mes nouveaux travaux, les personnages se démultiplient en plusieurs personnages, de masque en masques, le tout interprété par une machine aveugle. « Children Playing » est une vidéo créée à partir de séquences recomposées incluant des centaines de dessins, photos, vidéos et peintures réinterprétées par l’intelligence artificielle. Le monde se créé puis apparaissent 2 enfants assis. Devant eux, un tournesol fleurit et disparaît alors que le monde qui l’entoure se meut et évolue constamment, derrière eux, une atmosphère inquiétante semble à la fois familière et étrange. La composition est basée sur une œuvre de Picasso « Claude et Paloma Dessinant » (1954). L’IA déforme et augmente les images, permettant des répétitions excessives, une fragmentation et des malformations typiques de ses capacités actuelles. Ce faisant, la vidéo documente en fait un très court instant dans lequel l’IA ne peut toujours pas tromper le spectateur.
Salle Principale (Paris)
Núria Güell, The Poem (2022)
The Poem est un essai vidéo appartenant au processus de recherche de l’œuvre Human Resources créée pour le festival Bodies, un-protected (Francfort, 2022), qui analyse le rôle du « criminel » et du système pénitentiaire dans les dispositifs gouvernementaux de l’État-nation. Cet essai vidéo a été réalisé à partir du témoignage de 7 anciens détenus qui ont purgé des peines dans différents établissements pénitentiaires en Espagne.
Michel Rein (Paris-Bruxelles)
Ariane Loze If you didn’t choose A, you will probably choose B (2022)
L’héroïne de ce nouveau film, une trentenaire active, en costume, ne cesse d’être analysée,
espionnée et alpaguée par des algorithmes (des « zéros » et des « un » personnifiés, en t-shirts noirs et ou blancs), dont l’intelligence artificielle sert des fins mercantiles. Tous les protagonistes, incarnés par l’artiste elle-même, déambulent dans les rues d’un Paris déserté et comme science-fictionnel.
Cette œuvre dévoile la manière dont nos données sont échangées et revendues à notre insu (par matching ou mise en relation), en fonction de nos géolocalisations et de nos préférences, par des data brokers (Facebook, Google, Tinder et autres applications de rencontre, ainsi que Deliveroo, Spotify, Youtube ou encore Amazon). Elle est le fruit d’une collaboration avec la sociologue Jessica Pidoux et HestiaLabs, site web spécialisé dans l’analyse transparente et le partage plus éthique des données personnelles et de leurs bénéfices, avec celles et ceux qui les génèrent. Ariane Loze exagère à peine le trait, tournant en dérision un système dont nous sommes de plus en plus captifs et, en partie, complaisants, dans lequel le supposément virtuel infléchit très concrètement nos vies.
Marcelle Alix (Paris)
Charlotte Moth Still Life in a White Cube
Fascinée par les espaces et les objets parmi lesquels nous vivons, Charlotte Moth s’attache à révéler la part de mystère qui se cache dans le familier. Still Life in A White Cube (2019) fait référence à la série d’essais Inside The White Cube (1976) de Brian O’Doherty, dans laquelle il évoque le caractère artificiel de l’espace d’exposition de la galerie et de ses quatre murs blancs. Charlotte Moth a créé ce film en réponse à l’invitation du CA2M (Centro de Arte Dos de Mayo)-centre d’art contemporain de Madrid (Espagne) à travailler avec les collections de l’institution. L’oeuvre qu’elle a produite interroge les propriétés physiques du lieu tout en faisant écho à certaines oeuvres spécifiques des collections. Elle s’est notamment inspirée des peintures textiles de Leonor Fini (1907-96), Decorados de fondo para la obra “Sonatina” (1956), qui met en scène des singes et des oiseaux exotiques ornant un arbre, ainsi que les jardins botaniques de Madrid où elle a enregistré les images d’un flamboyant perroquet et d’un chat noir voluptueux. L’espace supposément stérile de la galerie devient alors un spectacle organique où les plumes naturelles et artificielles, le pelage et le feuillage entrent en dialogue avec les considérations de Fini pour l’animalité et la transformation.
| Stay Tunned ! |
Relire mon interview avec Renato, Catherine et Haily les organisateurs : AROUND VIDEO 2023, cap à Bruxelles : Interview Renato, Catherine Casciani et Haily Grenet – FOMO VOX (fomo-vox.com)
Infos pratiques :
Aperçu VIP : (sur invitation uniquement)
Vendredi 29.09.2023 : 14h00 – 19h00
Vernissage : (sur invitation seulement)
Vendredi 29.09.2023 : 18h00 – 22h00
Jours d’ouverture au public
Samedi 30.09.2023 : 14h00 – 19h00
Dimanche 01.10.2023 : 14h00 – 18h00
Hôtel Moxy Brussels City Center
rue de Prince Albert 2, Elsene / Ixelles, 1050 Bruxelles, Belgique
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