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Summer break in London : National Portrait Gallery, Royal Academy of Arts, Hayward Gallery…and serendipity in the city !

Intallation shot of Yevonde Life and Colour exhibition at the National Portrait Gallery, London. Opening 22nd June 2023 to 15th october 2023

En été Londres change de visage et il fait bon se promener dans les parcs et squares sur les traces du Bloomsbury Group à la recherche du fantôme de Virginia Woolf, flâner sur les hauteurs du quartier bucolique de Hampstead entre le Musée de Freud, la Maison de Keats ou le cimetière de Highgate immortalisé dans Dracula, parcourir les friperies de Camden (devenues inabordables !) ou aller à un concert en plein air tant la culture outoor est présente ! …il y en a pour tous les goûts et la nature est très inspirante.

House of Virginia Woolf and Vanessa Bell 29 Fitzroy Square, Bloomsbury picture : National Portrait Galler/ Audioguide

Carnet de route arty :

Inspiring People à la National Portrait Gallery

Leicester Square est le quartier emblématique des comédies musicales, entre Convent Garden ou Soho. C’est aussi un concentré de grands musées inscrits au patrimoine britannique.

Depuis la réouverture de la National Portrait Gallery, j’étais impatiente de découvrir l’ensemble après 3 ans d’intenses travaux et de recherches curatoriales. Une nouvelle entrée sur le côté nord de la façade permet de fluidifier l’accueil. Signée du cabinet Jamie Fobert Architects dans l’héritage du XIXème siècle. Les portes en bronze sont ornementées par l’artiste Tracey Emin de dessins de 45 femmes. Un élégant hall fait le lien entre la partie déjà existante et la galerie du rez-de-chausée. A noter que le nouveau logo du musée a été inspiré par une esquisse du directeur fondateur Sir George Scharf.

« Reformuler les récits : Women in Portraiture » est l’un projets emblématiques qui vise à renforcer la représentation des femmes dans la collection et à mettre en lumière des histoires souvent négligées et qui ont façonné l’histoire et la culture britanniques.

Yevonde Life and Colour s’inscrit dans cette démarche et a marqué la réouverture.

Yevonde Philone Middleton (1893-1975), Madame Yevonde, est une ardente avocate de la cause des femmes. Suffragette, pionnière de la photographie couleur, elle est l’une des rares à utiliser le Vivex process à base de 3 couleurs (magenta, cyan, yellow). Elle ouvre son premier studio à Londres à l’âge de 21 ans déclarant : « I took up photography with the definite purpose of making myself independent ». Ses clients très fortunés entre acteurs, artistes, stars de Vivien Leigh à Joan Maude d’apparence classique, contrastent avec ses natures mortes d’inspiration surréaliste témoignant de plus d’expérimentation. Elle ouvre un 2ème studio dans le très chic Mayfair en 1935 avec une exposition qui fera date An Intimate Exhibition! Goddesses and Others.

Le musée a acquis en 2021 un important fond de négatifs couleur, complété par un ambitieux processus de digitalisation ce qui est désormais Yevonde Colour Archive.

Paul McCartney Photographs 1963-64 Eyes of The Storm

En 2020, une collection de près d’un millier de photographies prises par Paul McCartney avec un appareil 35 mm a été redécouverte dans ses archives. Entre la fin de l’année 1963 et la fin de l’année 64 à l’apogée de la Beatlemania ces clichés uniques immortalisent cette période dans 6 villes : Liverpool, London, Paris, New York, Washington D.C and Miami.

« Inspiring People » un programme dans tout le Royaume Uni en partenariat avec de nombreuses institutions.

Explorer la Collection :

La question du portrait, du masque, du chapeau, de l’éventail, du vêtement .. autant de thématiques qui traversent la Collection.

A l’occasion du 300e anniversaire du président fondateur, Sir Joshua Reynolds, les œuvres de cette exposition reconsidèrent le rôle de l’artiste dans la société d’aujourd’hui. Des aspects de soi sont révélés ou dissimulés, tandis que ces artistes explorent le pouvoir des images et se penchent sur des questions plus larges d’identité et d’appartenance.

https://www.npg.org.uk/

Hayward Gallery

On quitte le centre pour mettre le cap sur SouthBank, un hub culturel très dynamique où l’on déguste une biere dans les échoppes le long de la Tamise avant un concert ou une expo.

Dear Earth :  la réponse de 15 artistes internationaux aux défis climatiques

« Caring is a form of resistance »

Ces paroles, prononcéss par l’artiste Otobong Nkanga, ont été l’une des principales sources d’inspiration de Dear Earth. Nkanga figure également dans l’exposition avec sa série In Pursuit of Bling, qui explore l’impact historique de l’exploitation minière industrielle et le coût du « bling-bling » sur l’environnement.

Exposée en plein air sur l’une des terrasses de la Hayward Gallery, la nouvelle sculpture de Jenny Kendler, Birds Watching III, représente les yeux d’une centaine d’espèces d’oiseaux qui, en raison de la crise climatique, sont en voie d’extinction. Sa pratique artistique vise à encourager l’empathie et le respect du monde naturel. Cette commande a été réalisée en collaboration avec le zoo de Londres. Après la fermeture de Dear Earth, l’œuvre sera transférée au zoo pour y être exposée.

Andrea Bowers, autre artiste qui se démarque, explore les liens entre les droits humains et la nature. La sculpture suspendue Memorial to Arcadia Woodlands Clear-Cut (Green, Violet, and Brown) commémore sa tentative de sauver une forêt en Californie, au cours de laquelle elle a grimpé et s’est attachée à un chêne. Nous partons pour un véritable voyage à travers le Globe.Entre les marécages de Louisiane et la forêt amazonienne épuisée et dégradée, nous visitons une mine effondrée en Namibie et nous découvrons les étendues glacées de l’Arctique sur la trace de ces artistes-activistes.

Aluaiy Kaumakan est membre de la nation Paiwan, et ses sculptures textiles sont intimement liées à sa terre et à sa culture ancestrales. En 2009, un typhon dévastateur a contraint la communauté indigène Paiwan à quitter son village de montagne dans le sud de Taïwan. Kaumakan a réagi en commençant à travailler en collaboration avec d’autres femmes déplacées de sa communauté, transmettant ainsi les techniques de tissage traditionnelles des Paiwan. Plus proche de nous, le collectif Ackroyd & Harvey crée des portraits poignants d’activistes londoniens inspirants. Chaque portrait est réalisé à partir d’une graine d’herbe et met en lumière le dévouement des auteurs à la protection de notre planète.

Autre temps fort avec la pyramide d’Agnes Denes. Véritable pionnière du mouvement artistique environnemental, Agnes Denes crée des œuvres en plein air qui s’engagent avec la nature depuis la fin des années 1960, et est reconnue comme l’auteur de l’une des toutes premières performances in situ à caractère écologique. L’un des motifs récurrents de son œuvre est la pyramide, que l’artiste considère comme représentant à la fois « le passé et l’avenir possible que nous inventerons ». Recréée pour la Hayward Gallery, la Pyramide Vivante atteint cinq mètres de haut et est plantée de fleurs sauvages et d’herbes.

https://www.southbankcentre.co.uk/

Royal Academy of Arts 2023 photo MdF

Summer Exhibition à la Royal Academy of Arts

Après un thé dans le très chic Fortnum and Masson, autre institution anglaise qui diffuse en exclusivité les produits des propriétés royales, cap sur la célèbre Royal Academy of Arts. Chaque année c’est devenu un rituel la Summer Exhibition rassemble des œuvres d’artistes reconnus ou plus émergents. La manifestation est organisée par les Académiciens eux-mêmes qui font la sélection.

Agée de 250 ans, elle n’a pas pris une ride tellement le spectre des mediums est large et en prise avec les évolutions et tendances actuelles. On frise parfois l’overdose avec un accrochage très dense sur des murs très colorés. Peu à peu l’œil s’habitue et l’on retrouve des artistes emblématiques tels que Tracey Amin (dessins torturés), Edmund De Waal (natures mortes sur étagères), Sheila Hicks (textiles), Kara Walker Hon (encre monumental), Ryan Gander (chat empaillé).

Esprit fun et décalé, trop iconoclaste pour certains..on peut même prendre un cocktail pendant la visite.

Chaque œuvre est à vendre !

About the Summer Exhibition | Royal Academy of Arts

 
Wura-Natasha Ogunji’s Will I still carry water when I am a dead woman (detail, 2013)  Courtesy of the artist Photo: Ema Edosio

Photographie contemporaine africaine à la Tate Britain

A ne pas manquer également Isaac Julien à la Tate Britain et la photographie africaine contemporaine également à l’honneur avec A World in Common réunissant 36 photographes de toutes générations pour aller au-delà de la perspective coloniale (colonial gaze) et écrire de nouveaux récits débarrassés de la lentille euro-centrée. La mémoire, l’identité, la tradition du portrait de studio, l’impact de la globalisation, les enjeux climatologiques, les rituels.. autant de sujets captivants.

Pour les amateurs d’art plus romantique ne pas manquer la Génération Rossetti :  Dante Gabriel, Christina and Elizabeth (née Siddal) proches des Pré Raphaélites et plus radicaux que l’on imagine..  La Tate Britain a aussi procédé à un nouvel accrochage très politique avec des commandes spéciales comme au duo Bob et Roberta Smith qui a mené tout un travail auprès de la communauté de Thamesmead dans le sud-est de Londres.

A World in Common: Contemporary African Photography | Tate Modern

The Rossettis | Tate Britain

Last but not least,  à la National Gallery, Hommage à Dame Paula Rego.

Difficile de circonscrire…Enjoy !

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