Portrait d’Eric Mangion photo Jean Basille
Eric Mangion, directeur artistique du centre d’art de la Villa Arson depuis 2006, est nommé à la direction du Frac Occitanie (Montpellier) pour septembre. Il signe trois dernières expositions pour la Villa Arson en phase avec les axes du projet qu’il a mené avec conviction : « Rewarding Internationalism » par Nick Aikens, commissaire et chercheur auprès du Van Abbemuseum à Eindhoven, « Jazira » de l’artiste EL MIRA, en partenariat avec aria (artist residency in algiers), et avec le soutien de l’Institut français d’Algérie et de l’agence culturelle Paperbagg » et « Resonating ceramics » dans le cadre du projet de recherche ECART, European Ceramic Art & Research Team. Eric Mangion revient sur les souvenirs marquants de ses années à la Villa Arson et ce qui l’anime pour le FRAC Occitanie. Mes échanges et visites avec Eric Mangion ont toujours été passionnants et riches de sens (cf interviews). Sa vision a permis de construire une véritable plateforme pour les étudiants au sein de tout un écosystème à Nice et en région très dynamique.
Éric Mangion est directeur du centre d’art de la Villa Arson depuis 2006. Il y a accueilli de nombreuses expositions monographiques et collectives en lien avec la recherche et l’expérimentation. Il a été directeur du Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur de 1993 à 2005 dans lequel il a axé une partie de la collection sur des œuvres évolutives. Commissaire ou co-commissaire indépendant de nombreuses expositions en France ou à l’étranger. Il fut également directeur artistique du festival Printemps de Septembre 2010 (Une forme pour toute action) et conseiller artistique du festival Live à Vancouver en 2011. Membre de la commission danse du Ministère de la culture entre 2013 et 2016, il a présidé le festival Actoral et Montévidéo (Marseille) entre 2017 et 2023. Critique d’art ayant participé à de nombreuses revues, il assure en 2007 la direction artistique de la revue Fresh Théorie III. Il a été enfin cofondateur et directeur de la rédaction de la revue Switch (on Paper) entre 2019 et 2022.
Rewinding Internationalism : quelle est la genèse et quels sont les enjeux du projet avec le Van Abbemuseum ?
Rewinding Internationalism est l’aboutissement d’un projet de recherche mené par le critique et commissaire néerlandais Nick Aikens (assiocié au Van Abbemuseum à Eindhoven) qui analyse la construction de l’internationalisme au travers de plusieurs scènes artistiques en Europe et dans le monde. L’internationalisme est compris comme une forme d’imagination et de pratique des relations qui s’opère entre les frontières. Les recherches menées par Nick Aikens pour cette exposition ont été notamment réalisées entre 2020 et 2021, dans le cadre du programme de Recherches Avancées de l’IdEx UCA JEDI de l’Université Côte d’Azur.
Jazira : quelle est l’origine de l’exposition ?
Pour sa première exposition personnelle en France, sous le commissariat de Fayçal Baghriche, l’artiste algérienne El Meya présente dans la galerie carrée du centre d’art de la Villa Arson une série de peintures réalisées en Algérie ainsi qu’au cours de sa résidence à la Villa Arson à Nice durant le printemps 2023. « Le titre de l’exposition Jazira , se réfère au mot « île » en arabe qui selon certains historiens aurait donné son nom à Alger en raison du groupe d’îles au large de la ville, et par extension à l’Algérie toute entière. Dans les œuvres de l’exposition, l’artiste s’intéresse tout particulièrement aux représentations orientalistes qui dépeignent une population locale fantasmée par le regard colonial. Elle en extrait des images singulières de personnages, lieux et images censées représenter l’Algérien et l’Algérienne.
En partenariat avec aria (artist residency in algiers), et avec le soutien de l’Institut français d’Algérie et de l’agence culturelle Paperbagg.
Resonating Ceramics par Ecart : quels sont les partis pris ?
L’exposition Resonating Ceramics donne à voir les travaux réalisés par les étudiant.es de quatre écoles supérieures d’art (l’École supérieure des arts visuels (ENSAV) La Cambre, Bruxelles (Belgique), Villa Arson, Nice (France), la Haute école d’art de design (HEAD), Genève (Suisse), Pavillon Bosio, l’École Supérieure d’Arts Plastiques de la Ville de Monaco) dans le cadre du projet de recherche-création ECART – European Ceramic Art & Research Team. Ainsi, les vingt participant·es réparti·es en 9 binômes et 2 artistes en solo, ont travaillé la relation entre le matériau céramique et le son, tout en liant leurs recherches à la notion de rituel. Si celles-ci accordent une place prépondérante à l’expérimentation matérielle et formelle, elles convoquent des domaines tels que l’acoustique, l’organologie et l’anthropologie. Objets utilitaires, objets symboliques, objets performatifs, les pièces présentées jouent de ces catégories en brouillant les sens, la perception visuelle et sonore.
Vous quittez la Villa Arson : quel bilan ? quels souvenirs saillants ?
Ce n’est pas à moi de faire un bilan, positif ou négatif, de mes années passées à la Villa Arson. Je n’aurai pas un point de vue objectif. Mais si je dois avoir un souvenir « saillant », un bon souvenir en tout cas, c’est tout ce que nous avons organisé en 2011 autour des expositions de l’Encyclopédie de la Parole et de Bernard Heidsieck, surtout le week-end Aussitôt Dit (20,21 et 22 mai 2011) qui accueillait toute une série de rencontres et de performances. C’est la seule fois je crois où j’ai vu toutes les forces vives de la Villa Arson (étudiant.es, enseignant.es, équipes technique, artistes en résidences) travailler vraiment ensemble.
Quels projets avez-vous pour le Frac Montpellier ?
J’ai de multiples projets pour le Frac mais il serait trop long de les énumérer ici. Mais le plus important de ces projets est de lui redonner confiance.
Infos pratiques :
Rewinding Internationalism
exposition collective,
sous le commissariat de Nick Aikens
Jazira
EL Meya
Resonating Ceramics
une proposition du réseau ECART – European Ceramic Art & Research Team
Jusqu’au 27 août
Villa Arson Nice ministère de la Culture Université Côte d’Azur (villa-arson.fr)