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Le Hangar Y, nouvelle destination culturelle aux confins des arts, du patrimoine et de la science

Le Hangar Y – Week-end de préouverture Octobre 2022 (c) Art Explora, photo TLMALP – Salvador Banyo

Le Hangar Y, inscrit dans l’histoire architecturale, aéronautique et artistique du sud de Meudon à l’orée de sa forêt domaniale, ré-ouvre au public, ce qui est un évènement à plus d’un titre. Premier hangar à dirigeables au monde, ancêtre du Musée du Bourget, il a aussi accueilli le peintre Marc Chagall et ses assistants qui y finalisent le plafond de l’Opéra de Paris, vaste fresque circulaire de 220m². Des projets d’ampleur rendus possible par son volume exceptionnel. Le réalisateur Jean-Pierre Jeunet le transforme temporairement en hôpital militaire pour les besoins de son film Un long dimanche de fiançailles.

Le site et son histoire 

Le Hangar Y voit le jour en 1879, imaginé par l’architecte Henri De Dion, professeur de Gustave Eiffel. Son aménagement comportant une nef centrale et une mezzanine de chaque côté permet notamment de traverser aisément le bâtiment dans toute la longueur – 70 mètres! – et de l’appréhender sous différents points de vue. Grâce à sa large verrière et ses 23 mètres de hauteur sous plafond, le lieu bénéficie d’une grande luminosité tout en étant préservé des fortes chaleurs par son exposition nord et les nombreux arbres qui l’entourent.

C’est dans cet “établissement aérostatique de Chalais Meudon”, tel qu’on l’appelait à l’origine, qu’a eu lieu en août 1884 le premier vol à succès au monde d’un dirigeable en circuit fermé, conçu par Charles Renard et Arthur Krebs. Réalisé à partir d’énergie décarbonée, cet aérostat entraîne à l’époque une véritable révolution dans le domaine des transports. Jusqu’à la fin de la Première Guerre Mondiale, le bâtiment meudonnais est exploité pour tester et fabriquer des dirigeables, ballons captifs et ballons d’observation. À la suite de la victoire des Alliés en 1918, il devient trois ans plus tard le premier musée de l’Air, permettant au public de découvrir des trésors de l’aéronautique et leur rôle dans la stratégie de défense de la France pendant le conflit. En 1936, une partie du musée est transvasée dans le 15e   arrondissement parisien avant que celui-ci ne soit fermé par les Allemands. Ses collections seront alors rapatriées au Hangar Y pour y être conservées jusqu’en 1973, avant d’être à nouveau déplacées sur le site du Bourget où le musée s’installera définitivement et rouvrira ses portes.

Panamarenko, Raven Collection Antoire de Galbert Paris

Une réhabilitation en phase avec l’esprit du lieu

Pendant quarante ans, le Hangar Y reste désaffecté et fermé au public, n’ouvrant ses portes qu’à quelques rares occasions. Toutefois, le bâtiment historique intéresse le gouvernement français : en 1990, le ministère de la Culture alors piloté par Jack Lang en acquiert la propriété, avant que le bâtiment ne soit classé monument historique dix ans plus tard, à l’image du domaine national de Meudon. L’ensemble de la rénovation du site a été pensé pour préserver l’environnement naturel, respecter l’histoire du lieu et être le moins énergivore possible.

Alighierro Boetti, AEREI © Tornabuoni Art, Paris

L’exposition inaugurale : « Dans l’air, les machines volantes »

Commissaires : Marie-Laure Bernadac avec la collaboration de Blanche de Lestrange (Art Explora)

Si des prémices de ces innovations se retrouvaient dès la Renaissance dans les croquis de Léonard de Vinci, et l’avènement des premières machines volantes au XIXe  siècle ont inspiré l’avant-garde artistique du début du XXe autant que de nombreux artistes bruts par la suite, c’est également une cinquantaine d’œuvres d’art contemporain réalisées durant les trois dernières décennies que l’exposition réunit ici.

Commençant par un dessin de la grande Montgolfière de Jules Verne (Jorge Mendez Blake), l’exposition présente une sélection de peintures poétiques, (Devambez, Spillaert) vidéos contemplatives ou politiques, sculptures monumentales jouant sur le détournement des machines, photographies ou maquettes.

Dans l’air réunit ainsi des figures majeures de la création artistique internationale telles que Adel Abdessemed, Doug Aitken, Fiona Banner, Alighiero Boetti, Mircea Cantor, Ali Cheri, Sylvie Fleury, le duo Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, Camille Henrot, Sophie Jung, Robert Longo, Ahmet Öğüt, Laure Prouvost, Shimabuku ou encore Roman Signer, ainsi que des figures de l’art brut comme André Robillard, mettant en lumière leur intérêt partagé pour l’histoire, la technologie, la forme et esthétique, la fonction ou encore les symboliques de ces objets volants.

Laure Prouvost Ther will be plante We document Art courtesy Laure Prouvost; Courtesy Lisson Gallery

L’exposition met également en valeur des objets et collections fascinantes autour de l’objet volant, avions, dirigeables, collections autour de la Balloonmania, maquettes de soufflerie, collections du Musée de l’Air et de l’Espace et images d’archives pour rendre hommage à l’histoire essentielle de ce bâtiment dans l’aérostation et l’atraumatique. La scénographie de l’exposition inaugurale est dirigée par l’agence NC, créée par Nathalie Crinière. Cette scénographie joue sur le caractère obsessionnel d’un cabinet de curiosité d’objets volants et est sera une invitation à découvrir l’imaginaire de ces génies et artistes fous.

Un parcours d’œuvres en plein air

En parallèle des expositions temporaires, l’art contemporain s’invite au Hangar Y à travers la présence de plusieurs œuvres permanentes. Ainsi, on découvre à l’intérieur du bâtiment une sculpture monumentale de l’artiste coréenne Lee Bul, « Willing to Be Vulnerable » imitant la forme d’un dirigeable suspendu au plafond. La visite continue dans le parc qui contient un fragment du jardin historique imaginé par Le Nôtre, avec une promenade artistique en plein air, rythmée par les œuvres signées par une vingtaine d’artistes internationaux, tels que Christian Boltanski, Sarah Lucas, Shilpa Gupta, Ernesto Neto, Ida Ekblad, Wang Keping, Pascale Marthine Tayou, Ugo Rondinone, Subodh Gupta ou encore Kiki Smith.

Que vous soyez amateur d’architecture industrielle, d’aéronautique ou d’art contemporain, prenez le temps d’une rêverie en bordure de forêt. Vous pouvez aussi vivre une expérience immersive et interactive « L’Épopée du Hangar  Y », écouter une conférence, tandis que vos enfants participent à un atelier. Une offre culturelle sur mesure conçue par la fondation Art Explora.

Infos pratiques :

Accès

Le samedi, le dimanche et pendant les vacances scolaires, des navettes au départ de Paris sont mises à disposition spécialement pour les visiteur·se·s du domaine au même prix qu’un ticket de transport francilien. Celles-ci opèrent des boucles toutes les demi-heures de la station de métro Corentin Celton (ligne 12) – en passant par les gares de Meudon (ligne N), Meudon Val Fleury (RER C) jusqu’au Hangar Y et retour.

Billets d’entrée et tarifs

Billet « all inclusive » pour le parc + l’exposition temporaire + « L’Épopée du Hangar Y » : au prix de 22 € en tarif plein et 18 € en tarif réduit

Billet pour le parc + l’exposition temporaire : au prix de 10 € en tarif plein et 7 € en tarif réduit

Horaires

Eté (mars-septembre)

Ouverture du parc : du lundi au vendredi de 10h à 20h et de 10h à 22h le samedi et dimanche.

Ouverture des expositions et de l’épopée du Hangar Y : le samedi, dimanche et jours de vacances scolaires de 10h à 20h

Hiver (octobre-février)

Ouverture du parc : tous les jours de 10h à 18h.

Ouverture du Hangar Y et des expositions : le samedi, dimanche et jours de vacances scolaires de 10h à 20h.

Prochainement : ouverture d’un restaurant

Hangar Y (hangar-y.com)

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