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Art Rotterdam : Best of foire et semaine de l’art (Kunsthal, Melly, MaMA..)

Ron Mandos gallery, Art Rotterdam 2023

Dans l’emblématique Van Nelle Fabrik, d’inspiration moderniste des années 1920 (liste patrimoine mondial de l’Unesco) dans la zone industrielle du Spaanse polder, le long d’un canal et d’un parc accueillant plusieurs sculptures, s’est ouverte la 24ème édition d’Art Rotterdam sous une belle lumière hivernale. Les galeries françaises ne sont pas si nombreuses, ce qui permet de sortir des sentiers battus. Les néerlandais dominent, suivis par les belges. Des navettes relient la gare à la foire, ce qui permet de gagner du temps.

Art Rotterdam : must sees

Ron Mados : Hommage à Brigitte Kowanz

Pionnière du néon et de l’art de la lumière, elle a représenté l’Autriche à la Biennale de Venise en 2017. Le spectateur plonge dans un jeu réfléchissant et transparent entre son reflet et l’écriture. Elle est mise en dialogue avec le peintre néerldandais Lieven Hendriks qui joue d’effets de mirages et de trompe l’œil, entre le visible et l’invisible. Pour le Parc de Sculptures la galerie expose l’installation d’Atelier Van Lieshout « Destiny ». traduisant l’humanité emprisonnée dans ses pêchés selon la conception de la peinture du XVIIème avec ses singes enchainés.

De plus, Ron Mados propose l’Open Studio de  Marcos Kueh & Joseph Palframandans le cadre de son programme de soutien aux jeunes artistes « Ron Mandos Young Blood Foundation Residency » au Brutus Lab.  Marcos Kueh est le lauréat du Ron Mandos Young Blood Award 2022. Il est actuellement exposé au Musée Voolinden. Il fait également partie d’une exposition collective au Stedeljik Museum. Artiste textile natif de l’île de Borneo, il est diplômé de la Royal Academy of Art (KABK), La Haye. Il fait le lien entre les croyances et les rêves de ses ancêtres transmis par l’art du tissage et des techniques plus industrielles.

Binome (Paris ) : Laurence Aëgerter

Pour sa troi­sième parti­ci­pa­tion à Art Rotter­dam, la Gale­rie Binome propose un group show de quatre artistes Laurence Aëgerter, Laurent Millet, Musta­pha Azeroual, Thibault Brunet, béné­fi­ciant tous d’une forte actua­lité. La sélec­tion des œuvres déso­riente le spec­ta­teur dans le rapport au medium, entre photo­gra­phie et dessin, dans le rapport d’échelle, entre archi­tec­ture et maquette. Image pivo­tante ou image séquence, objet d’ate­lier ou objet virtuel, les œuvres surprennent aussi par les jeux d’op­tique et de mouve­ment.

Galerie Valeria Cetraro (Paris) avec Sofie Van de Velde (Anvers) : solo show Anouk Kriuthof Trans

Human Nature précédemment exposé à Bruxelles en 2021. Les photographies proviennent de différents stocks d’images qu’elle immerge dans une rivière du Surinam où elle a vécu une expérience de plusieurs mois. Ces images ont été imprimées sur des matériaux souples, souvent partiellement transparents, tels que des tissus, de la soie organique et des plastiques pvc. Les dangers cachés de la jungle et de la rivière ont constitué le décor dans lequel les photos ont été construites physiquement et de manière performative, sans avoir recours à la manipulation numérique par la suite.

Sofie van de Velde (Aners) : Max Pinckers, Heidi Ukkonen

Photographe belge d’envergure internationale, Max Pinckers est parti dans un road trip aux US avec sa femme dans le cadre de son projet de livre « Margins of Excess ». Tout semble si parfait au premier regard que quelque chose déroute.  La ligne de partage entre fiction et réalité est ce qui a motivé le choix du photographe pour 6 personnages qui vivent 6 histoires.

La peintre suédoise établie à Anvers Heidi Ukkonen, nous plonge des toiles à l’univers grinçant façon conte de fée moderne qui tourne mal. Les maques sociaux et les conventions de la beauté sont son terrain de jeu favori.

Relire mon interview ave Sofie réalisé lors de la foire Art Antwerp, décembre 2022 (lien vers)

Kevin Kavangh (Dubin) : Stephanie Deady

Inspirée de la Renaissance, du Maniérisme et du Baroque, les toiles de l’artiste irlandaise Stephanie Deady distillent des atmosphères chargées d’un degré d’incertitude, légèrement déstabilisés, reflétant les processus inévitablement faillibles connectés à la vision, la cognition et la mémoire. Bien que le travail soit à certains égards formellement austère, il s’en dégage toujours une certaine chaleur émotionnelle.

Galerie Dudock de Groot (Tweede Laurierdwarsstraat  NL) : Delphine Courtillot

Diplômée des Beaux arts de Paris et Emily Carr Institute of Art and Design (Vancouver), l’artiste française Delphine Courtillot basée à Amsterdam, a commencé sa carrière par la peinture. Elle déclare à propos de ses sculptures céramiques :

« Ma démarche artistique est basée sur la tentative d’établir un lien avec un passé très ancien de l’humanité. En utilisant des gestes liés au modelage de l’argile développés au cours des âges, et répétés à l’infini par des millions de mains, je tente de renouer avec des forces archaïques. Le modelage de l’argile devient ainsi un moyen d’écouter les voix ancestrales. Cruches, coraux, rochers, branches et amulettes anthropomorphes se rencontrent pour former une entité visant à inviter le spectateur à puiser dans son propre registre onirique, et à explorer les possibilités d’une conscience écologique plutôt qu’animiste appropriée à l’ère moderne, fondée sur le lien réel et intime entre l’homme et la nature.

Willem Baars Projects (Amesterdam) : Lucassen & Roger Ravel

La remarquable rétrospective du peintre belge Roger Ravel à Bozar en 2021 avait été l’occasion de découvrir sa pratique intrinsèquement liée à l’espace public bruxellois. Sa fresque monumentale Vivre la sociale est visible à la station de métro Merode  et la toile monumentale La terriblement belle vie est reproduite sur la rue Royale. De plus il a parcouru le Mont des Arts le temps de sa fameuse performance Le cortège de peintures de 1978. C’est donc un plaisir de le retrouver aux côtés de l’artiste néerlandais Reinier Lucassen autre grand peintre épris de bande dessinée et de Pop art.

Annet Gelink Gallery :  Lara Schnitger

Lara Schnitger travaille des sculptures textiles tricotées et cousus, des vidéos et des photographies dans une tradition Agit Prop féministe. Les slogans féministes sélectionnés, entrelacés avec les tissus, pèsent sur les sentiments de protestation, d’autonomisation et de désir.

Rotterdam Art Week : Incontournables

Dans toute la ville les galeries, centres d’art, se mettent au diapason de la foire !

Ellen Gallagher ‘Ecstatic Draught of Fishes’, 2021 (c) Ellen Gallagher In the Black Fantastic

Kunsthal : In The Black Fantastic

In the Black Fantastic explore le travail de onze artistes contemporains de la diaspora africaine qui s’inspirent de la science-fiction, du mythe et de l’afrofuturisme pour remettre en question notre connaissance du monde. Dans cette exposition, qui comprend de la peinture, de la photographie, de la vidéo, de la sculpture et des installations mixtes, le fantastique devient une zone de libération créative et culturelle et un moyen de lutter contre le racisme et l’injustice sociale en évoquant de nouvelles façons d’être au monde. Les installations immersives se succèdent créant un paysage mutant et extra-sensoriel. Le commissaire est Ekow Eshun.

Autre expositions marquantes : la rétrospective de Madeleine Berkhemer & Women’s Palette

L’artiste a travaillé dans de nombreux mediums, aux confins des arts visuels, des médias, de la mode et de la performance. Son œuvre polyvalente comprend, entre autres, des dessins érotiques explicites et des photos de pin-up, des sculptures en marbre, des objets du quotidien, des installations, des collages et des œuvres d’art pour l’espace public. Elle a également créé des installations sculpturales abstraites dans lesquelles l’érotisme joue toujours un rôle important, par exemple en utilisant des tissus de bonneterie et des formes arrondies.

Women’s Palette présente le travail de vingt-quatre femmes artistes néerlandaises qui ont vécu et travaillé à l’avant-garde de l’art moderne pendant la première moitié du siècle dernier. Plus de cent œuvres de Charley Toorop, Lou Loeber, Else Berg, Jacoba van Heemskerck et Charlotte van Pallandt, entre autres, seront réunies au Kunsthal. Ce qui lie ces artistes est qu’elles étaient toutes des femmes ambitieuses et talentueuses avec un penchant pour l’innovation. L’exposition met en lumière non seulement leur travail, mais aussi leur vie, en montrant les choix qu’elles ont dû faire et les opportunités et obstacles qu’elles ont rencontrés sur leur chemin.

https://www.kunsthal.nl/en

Kunstinstituut Melly : Jennifer Tee, Still Shifting, Mother Field 

L’exposition, comprend des sculptures en céramique, des installations textiles, des performances et des collages récemment commandés. Un élément central de l’exposition de Jennifer Tee est sa série Tampan Tulip. Il s’agit d’une série de collages réalisés à partir de pétales de tulipe pressés, avec des motifs tirés des tissages Tampan. Ces textiles se trouvent dans la région de Lampung, au sud de Sumatra, qui a fait partie d’une route commerciale cruciale pendant des centaines d’années. La région a longtemps été un carrefour de cultures et de traditions artistiques. Les tampans tissés de forme carrée étaient échangés lors d’importants rites de passage. Les motifs comprennent souvent un bateau avec des âmes humaines, des animaux et des formes végétales en mouvement vers l’au-delà : des références qui explorent les récits diasporiques, la migration et l’arbre de vie en relation avec la généalogie et l’ascendance.

https://www.kunstinstituutmelly.nl/en

MaMA : Touch Me, To See Us

Dans Touch Me, To See Us de Giovanni Maisto Ferreira, le toucher consensuel et affectueux dépasse la connexion numérique et surmonte l’angoisse du contact physique. Inspiré par l’idée que l’utérus est un refuge primaire, il.s éveille un monde multisensoriel qui nous rappelle à quel point nous sommes connectés en tant qu’êtres humains, et à partir de là, il recherche l’importance et le pouvoir de la communication physique. Touch Me, To See Us est une exploration personnelle sous la forme d’une exposition accompagnée d’une large programmation.

Home – MAMA (thisismama.nl)

Brutus : Charlotte Schleiffert

Dans l’installation Tolerance Test, les créatures humaines et animales flamboyantes et monumentales de l’artiste Charlotte Schleiffert de Rotterdam se rassemblent en cercle. S’agit-il d’une performance rituelle, d’un rassemblement communautaire ou cela va-t-il se terminer par une bagarre meurtrière ? Vous le saurez bientôt. Les spectateurs sont au centre de tout le spectacle. Depuis des décennies, Schleiffert fantasme sur des créatures hybrides : des gens qu’elle croise dans la rue, croisés avec virtuosité avec des célébrités du cinéma, de la télévision, ou des photos de journaux et de magazines. Les personnages grotesques – peints plus grands que nature sur de grandes toiles – sont nés de collages d’époques, de styles, de cultures et de genres.

Atelier Van Lieshout : Brutus Gardens et Le Voyage

Cet ensemble d’oeuvres parlent d’un voyage vers un monde meilleur, une utopie, un endroit au-delà de l’horizon où l’herbe est plus verte. Ces pionniers fictifs suivent leur cœur, leurs tripes et les plans les plus minces : tout est permis et voyons ce qui se passe. Ils n’ont aucune idée de l’endroit où ils vont, ni de ce qu’ils veulent accomplir, mais on ne peut les arrêter. Leur équipement d’expédition pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses, et peut causer plus de problèmes que de solutions ; pourquoi faire une sélection quand on peut tout apporter.

https://brutus.nl/en/programme

Infos pratiques :

Art Rotterdam 2023

TICKETS


Van Nellefabriek Van Nelleweg 1 3044BC Rotterdam


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www.rotterdamartweek.com

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