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Le fabuleux bestiaire de l’époque d’Edo, Maison de la Culture du Japon

Utagawa Hiroshige, Cent vues célèbres d’Edo : Feux volants des renards sous l’Arbre aux Habits d’Ôji le dernier jour de l’année,1857. collection du Edo-Tokyo Museum.

Une exposition bijou qu’il faut se précipiter de découvrir (encore une semaine !) co-organisée par la Maison de la Culture du Japon avec le Edo-Tokyo Museum autour de la place des animaux dans le quotidien sous l’ère Edo (1603-1868), période de grande stabilité et de postérité avec l’installation du shogunat et le rapide développement de la ville qui compte 1 million d’habitants au milieu desquels batifolent cervidés, sangliers, faucons, grues, lièvres… la chasse étant très prisée par les nobles.

En témoigne le somtueux paravent Des Vues d’Edo qui ouvre le parcours. Dans les faubourgs d’Edo parmi les colllines et les rivières, une abondante faune sauvage devient le terrain de jeu de l’Empereur et sa suite qui commencent par introduire de nombreux chavaux militaires. Ces animaux de travail deviennent familiers et certains sont parés de vertus et de pouvoirs, associés au calendrier des saisons chez une riche classe commerçante qui émerge, avide de loisirs renforcés par la mode de l’estampe Ukiyo-e (images du monde flottant).

Yôshû Chikanobu,Coutumes et bonheurs de l’Est : Les souris de la prospérité,1890. collection du Edo-Tokyo Museum.

La savoureuse estampe de Yoshu Chikanobu Coutumes et bonheurs de l’Est : Les souris de la prospérité où deux courtisanes en kimono se font surprendre pendant leur courses par une colonie des souris, synonymes de bon augure ou chez Utagawa Kuniyoshi ces chiens qui jouent sur la devanture de la patisserie Funabashiya. Chiens chats, poisons rouges sont parmi les animaux de compagnie recherchés. Ces échoppes et marchands ambulants participent aux attractions recherchées par ces citadins raffinés qui se passionnnent bientôt pour des animaux exotiques en provenance de Chine ou de Hollande : paons, perroquets, éléphant des Indes, qui sont exposés dans des établissements préfigurant zoos et aquariums. L’arrivée du cirque occidental au Japon à l’époque de la resturation Meiji fascine la population comme les acrobates, gymnastes, voltigeuses, jongleuses à cheval du cirque français Louis Soulier. L’on note une évolution du répertoire décoratif notamment dans les accessoirs du quotidien avec les jouets et figurines parés de croyances profilactiques, la mortalité infantine étant très élevée à l’époque d’Edo.

Tsukioka Yoshitoshi,Trente-deux façons d’être : Être agaçante – Façon d’être d’une jeune femme de l’ère Kansei,1888. collection du Edo-Tokyo Museum.

Des liens qui vont de plus en plus vers le côté kawai (mignon) à la fin du XIXème siècle et dont on trouve de nombreuses résurgences dans la période actuelle. Cette symbiose avec le monde animal est toujours bien présente comme le souligne Shûko Koyama, commissaire et conservatrice au Edo-Tokyo Museum. Et ce ne sont pas les amateurs de littérature et de mangas qui la contrediront. L’occasion de se pencher un peu plus sur les origines de cette quasi fétichisation de l’animal mascotte, mignon, trop migon !

Catalogue Coédition Éditions Gourcuff Gradenigo – MCJP

Infos pratiques :

Un bestiaire japonais , Vivre avec les animaux à Edo-Tokyo (XVIIIe-XIXe siècle)

jusqu’au 21 janvier

Maison de la Culture du Japon à Paris

https://www.mcjp.fr/

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