Assoukrou Aké, D’autres corps que les nôtres
« L’artiste a cette capacité à capter les ondes invisibles de notre monde qu’il traduit de façon poétique mais aussi violente pour éveiller les consciences » Assoukrou Aké
Autre révélation de cette Biennale artpress 2020 à Montpellier, l’artiste Assoukrou Aké, diplômé de TLAM (site Tours), que j’ai découvert lors de la foire AKAA en tant que lauréat du Prix Ellipse. Il a également été sélectionné pour la Documenta 15, Cassel. Si les deux commissaires Etienne Hatt, rédacteur en chef adjoint d’artpress et Romain Mathieu, critique d’art et professeur à ’Ecole Supérieure d’Art et Design de Saint-Etienne, parlent d’une première génération post confinement qui sonde les « ambivalences du présent », Assoukrou Aké aime relire l’histoire pour mieux éclairer les zones d’ombre de notre réalité. Il se confronte aux grandes peintures académiques du Musée Fabre, lui qui convoque régulièrement Rubens, pour invoquer des dramaturgies tragiques faites de soufle, de lyrisme et de violence.
A partir des récits invisibilisés de la mémoire coloniale il entremêle rites africains, icnongraphie du Siècle des Lumières et récits de guérison dans des gravures, installations, textiles..où la poésie tient une grande place. L’Odyssée du soleil noir et La frontière du chaos trouvent magistralement leur place dans les hautes salles du Musée des Beaux arts de Montpellier. Pour l’Espace Baguet qu’il décrit comme un véritable laboratoire, l’artiste propose une sculpture performative Djemin/arbre à palabre qui renvoie à la tradition orale des villages africains où les conflits se règlent par la parole. Il revient sur cette expérience au sein d’un espace plus petit où les artistes revendiquent des modèles productifs alternatifs « Faire oeuvre en dehors de l’art ? », tel que le décrit Etienne Hatt, avec un réel sens de la contestation. Les oeuvres entrent en tension comme dans un précipité, une « boule d’énergie et de questionnements » pour reprendre les propos de l’artiste.
En écoute : Assoukrou Aké FOMO_Podcast
Le Comité de sélection présidé par Albert Serra était composé de : de Jacques Bayle (Ministère de la Culture), Rahmouna Boutayeb et Numa Hambursin (MO.CO.), Michel Hilaire et Maud Marron-Wojewodzki (Musée Fabre), Aurélie Cavanna, Étienne Hatt, Richard Leydier, Catherine Millet (artpress), Romain Mathieu et Louise Vendel (artiste exposée lors de la 1ère édition de la biennale).
Assoukrou Aké est représenté par la galerie Cécile Fakhoury (Abidjan -Dakar-Paris).
En savoir plus sur le Prix Ellipse :
Prix ellipse, Compétition d’art contemporain – ellipse art projects
Infos pratiques :
Après l’école, biennale artpress
MO.CO La Panacée
Jusqu’au 8 janvier
Après l’école, biennale artpress des jeunes artistes (moco.art)
Musée Fabre
Après l’école, biennale artpress des jeunes artistes | Musée Fabre (montpellier3m.fr)
Espace Baguet
Catalogue : numéro 503 d’artpress