Roger Raveel (Machelen 1921 – 2013 Deinze) Drogende was 1965 FRANCIS MAERE FINE ARTS GALLERY
Double défi pour cette 67ème édition de la BRAFA : changement de lieu, Brussels Expo après 19 ans à Tour & Taxis et de date : juin à la place de janvier comme me le confiait Beatrix Bourdon, directrice, lors d’un récent entretien (relire). Que l’on se rassure, une fois traversée l’esplanade un peu austère du plateau du Heysel, l’on retrouve l’atmosphère feutrée et raffinée qui a fait la marque de fabrique de cette foire unique au monde qui a su rester à taille humaine et cultiver sa « belgitude » si l’on reprend le titre du catalogue du merveilleux collectionneur d’après-guerre Maurice Verbaet auquel plusieurs marchands rendent hommage, tout comme le LAAC de Dunkerque. Entre mélancolie et surréalisme, spectaculaire Paul Delvaux pour se mettre sous bonne augure, avec d’une part, The Storm chez De Jonckheere (Genève) et d’autre part, Pénélope chez Stern Pissaro (Londres).
Entretien exclusif avec Arnaud Jaspar, directeur de la célèbre Maison Costermans fondée en 1839 dans l’hôtel particulier du Grand Sablon qui a reçu le coup de cœur de Till-Holger Borchert, Membre de la commission des experts et membre du comité d’honneur de la brafa, directeur du Suermondt-Ludwig-Museum (Aachen) avec une tête de Christ (étude) de Anthony Van Dyck. Il propose également une extraordinaire bibliothèque en acajou, provenant d’un château lyonnais avec des bronzes ciselés, ce qui est tout à fait unique… à suivre dans prochain article.
Le contemporain et la peinture sont deux tendances fortes qui se dégagent à mon sens.
Parmi les 115 exposants, coups de cœur et immanquables :
La Fondation du Roi Baudoin fait le buzz avec un squelette préhistorique de rhinocéros de l’ère glaciaire. Un don étonnant et une première pour la Collection royale que l’on pourra admirer désormais au musée des sciences naturelles. Autre œuvre iconique la parure « Méduse » de la dynastie Wolfers. Ce pendentif est considéré comme le chef d’œuvre de Philippe Wolfers avec cette tête en ivoire dont les yeux en opale vous pétrifient du regard ! Elle va rejoindre les Musées Royaux d’art et d’histoire pour le bonheur des visiteurs. Pol Bury a également rejoint le Musée L de Louvain par le biais d’une acquisition du fonds Charles Vreeken, alors que la ville de la Louvière célèbre le centenaire de sa naissance. Le sculpteur, dessinateur, peintre.. est également à l’honneur chez Harold t’ Kint de Roodenbeke avec un sublime miroir.
LA PATINOIRE ROYALE : un prisme féminin multi-générationnel avec Joana Vasconcelos, Marthe Wery, Olga de Amaral, Lita Albuquerque, Alice Anderson et Irina Rasquinet. Une ligne suivie par Valérie Bach et Constantin Chariot aux côtés de signatures belges historiques. La scénographie est signée de l’architecte d’intérieur belge Caroline Notté qui a répondu à cette volonté de théâtraliser la mise en dialogue des objets, sur une note volontairement féminine et impériale.
DINA VIERNY GALERIE (Paris) : Judit Reigl, deux rares « écritures en masse ». Première participation de la galerie à la foire et hommage à Judit Reigl et son expérience performative du geste, avant que ne se dessine les silhouettes d’un corps.
Dialogue Bill Viola et la peinture chez RUEB (Amsterdam) : La vidéo Ablutions de Bill Viola en diptyque qui agit comme un rite de purification avec en écho des peintures de Jonathan Meese, Geer van Velde, Jacques Villon. Audacieux et percutant.
Olivier Meessen (Meessen de Clercq) propose une sélection tout à fait pertinente sur l’archéologie du présent et du futur avec : Benoît Maire, Nicolas Lamàs, Evariste Richer ou Claudio Parmigiani.
Repetto Gallery (Londres) : Arte povera en majesté avec Lucio Fontana (céramique) et Fausto Melotti et un important ensemble de Christo.
Nosbaum Reading (Luxembourg) dont c’est la première participation propose des œuvres de Barthélémy Toguo, Michael Simpson, Stephan Balkenhol et Sue-Mei Tse.
GALERIE JAMAR : Jef Geys et Panamarenko.
Représentant inclassable de l’art conceptuel belge et international, Jef Geys conçoit une œuvre non hiérarchique et pédagogique. Une approche évolutive et décloisonnée pleine de dérision. On ne présente plus Panamarenko qui avec ses machines volantes portait une vision utopique de l’existence.
OPERA GALERIE : Hantaï, Baselitz, Soulages, le trio gagnant. Une superbe Tabula de Simon Hantaï magistralement célébré par la Fondation Louis Vuitton.
FRANCIS MAERE FINE ARTS GALLERY (Gand) :
Expressionnisme flamand avec les représentants de l’école Laethem-Saint-Martin : Constant Permeke et Gustave De Smet, aux côtés de Roger Raveel dont BOZAR avait organisé une belle rétrospective en 2021.
Les amateurs de maîtres anciens ne sont pas en reste : les scènes de taverne, troublantes vanités et les bouquets de fleurs des grands maîtres flamands règnent chez Florence de Voldère ou chez De Jonckheere, tandis qu’un élégant gentilhomme de Frans Hals attire tous les regards chez Douwes Fine Art.
Philippe d’Arschot dévoile des pièces d’orfèvrerie tout à fait inédites comme ce bijou : un pomander, pomme d’ambre ou pomme de senteurs (Pays Bas, 1600) qui suspendu à une chaîne, porté à la ceinture ou autour du coup, permettait de diffuser de bonnes odeurs autour de soi à une époque où l’hygiène faisait défaut. Il propose aussi une fascinante coupe gemellée de 1603, selon le poinçon de la ville de Nuremberg, réservée aux époux le jour de leurs noces, sous la forme de deux verres emboîtés. L’orfèvrerie reste un domaine où les passionnés prennent le temps des recherches et résistent à la digitalisation massive des catalogues comme le souligne ce spécialiste.
Un cabinet de curiosités sous le règne de l’enchantement à parcourir toute la semaine…
Infos pratiques :
BRAFA Art Fair
jusqu’au 26 juin
Brussels Expo/ Heysel
Liste des exposants 2022 / Exhibitors | Brafa Art Fair
Tarifs
Individuel 25 €
Billetterie : lien vers
Horaires
11/19h
Organiser votre venue :
visit.brussels | Visit Brussels
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