Bibliothèque pour Claude Lévi-Strauss, Markus-Hansen – 2021 © Musée de la Chasse et de la Nature, Paris – Béatrice Hatala_adagp Paris
Christine Germain-Donnat nouvelle directrice qui succède à l’emblématique Claude d’Anthenaise revendique pour le Musée de la Chasse et de la Nature un lieu de questionnement autour de la biodiversité, du rapport de l’homme à l’animal et de l’éthologie. Après un ambitieux chantier de rénovation suite à l’acquisition de l’Hôtel de Mongelas, l’agrandissement des espaces a donné lieu à une nouvelle configuration autour d’une vue traversante, d’une atmosphère lumineuse, d’un espace mansardé en enfilade consacré aux commandes aux artistes et de nouveaux services : une librairie-boutique et un café extérieur. Dès l’entrée, une élégante verrière signale cette continuité et nouvelle circulation entre les deux bâtiments.
En terme de muséographie le parti prix a été de mettre l’accent sur une redécouverte des collections historiques de la Fondation Sommer à travers leur redéploiement et dans un second niveau de visite plusieurs surprises : un diorama anthropocène, le Cabinet Darwin, la Chambre de la Tique-hommage au biologiste allemand Jakob von Ulexküll, la cabane refuge d’Aldo Leopold ou la magnifique Bibliothèque pour Claude Lévi-Strauss en plumes de Markus Hansen. Plusieurs commandes ont été passées à des artistes comme l’extravagante cheminée en terre du céramiste Hervé Rousseau, le papier peint de François Xavier Richard (Atelier d’Offard), les disques paysages de Jean Girel ou le luminaire en mues de cerf de Janine Janet (décorateur Erté). Eclectisme de rigueur complété par Johan Creten, Edi Dubien…
Au premier étage l’exposition de Damien Deroubaix La Valise d’Orphée nous plonge dans une sorte de grotte des origines autour de la collection de figurines zoomorphiques du collectionneur Naji Asfar. Dès la cour du musée sa Venus de Hoble Fels nous rappelle le pouvoir d’Orphée sur les animaux. Intéressant même si on est loin de l’intervention d’Abraham Poincheval enfermé pendant 13 jours dans l’ours, véritable totem des années de Claude d’Anthenaise ou de l’exposition de Sophie Calle.
L’artiste Eva Jospin qui a déjà une forêt exposée dans l’espace des combles, sera la prochaine invitée. Sa vaste installation innervera plusieurs étages. Elle a récemment marqué les esprits avec son immense décor de soi brodé à l’occasion du défilé Dior FW 2021-22 au Musée Rodin.
Infos pratiques :
Damien Deroubaix, la Valise d’Orphée
jusqu’au 31 octobre
et nouveaux parcours de visite
Tarifs : 12/10 €