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MENART FAIR : impressions et découvertes

Hoda Kashiha, Galerie Nathalie Obadia, MENART FAIR

Certain.e.s pour la première fois exposé.e.s en Europe viennent du Liban, de Syrie, de Tunisie, d’Algérie, du Qatar, de Jordanie…selon la démarche engagée par Laure d’Hauteville qui créé la première boutique art fair Middle East & North Africa, MENART FAIR. Dans l’élégant hôtel particulier de Cornette de Saint-Cyr chaque stand des 22 galeries est une invitation au dépaysement et à la révélation.

Quelques coups de cœur et immanquables :

Annie Kurkdjian, Wadi Finam Art Gallery (Jordanie)

Arménienne ayant connu les bombes et la guerre civile du Liban, Annie se tourne vers la peinture après des études de psychologie et de management. Ses corps et ses visages disent l’effroi ou la douleur dans un style de peinture qui rejoue les influences du modernisme.

Dinah Diwan, Esther Woerdehoff (France)

« J’avais 13 ans en 1975 et lorsque je quitte Beyrouth pour des vacances en Italie en juillet, je ne sais pas encore que je n’y rentrerai pas ». Les wandering city sont comme des journaux intimes de ces déplacements rêvés et fantasmés dans l’insouciance de la jeunesse. Architecte de formation elle reborde sur des tissus les parcelles de rues et de quartiers.

Aassmaa Akhannouch, prix HSBC 2021 ex aecquo, Esther Woerdehoff

Ses cyanotypes qu’elle rehausse d’aquarelles nous disent la mélancolie d’un monde perdu dans des tonalités sépia prises dans la maison de son enfance.

Simone Fattal, Tanit Galerie (Beyrouth, Munich)

Naila Kettaneh Kunigk, fondatrice de Tanit a été la première à exposer Simone Fattal au Liban comme elle me l’explique. Son choix de venir exposer en France après l’évènement du 4 août où elle a été gravement touchée est remarquable de résistance. Sa sélection autour du bleu un appel à la tolérance avec notamment Chafa Ghaddar (vit à Dubaï) et sa passion pour la fresque qu’elle retranspose sur ses toiles.

Shahpour Pouyan et Hoda Kashira, Nathalie Obadia (France, Bruxelles)

Très beau stand de Nathalie Obadia avec Sarkis, Youssef Nabil et l’artiste iranien Shahpour Pouyan avec ses dômes ou minarets en céramique qui combinent influence moderniste et architecture islamiste ou ses miniatures persanes revisitées.

Rebecca Brodskis by Lara Sedbon & Durazzo Projects

Lara Sedbon et Raphaël Durazzo proposent la série créé tout spécialement par Rebecca Brodskis, artiste française et israélienne, qui est partie sur les traces de sa grand-mère, directrice d’atelier à Rabat dans un hommage aux femmes berbères du Maroc.

Alia Ali, 193 gallery

Artiste aux multiples origines: yougoslave, américaine, yéménite..et multiples voyages, elle traite de l’identité, des frontières, de la colonisation à travers plusieurs mediums. Elle se saisit du textile pour revisiter les codes du portrait avec cette série autour de l’indigo, couleur qui a un symbolisme fort en Orient. Mondialement reconnue et collectionnée, elle intègre la 193 Gallery qui inaugure un nouvel espace rue Berranger.

Amina Zoubir, AYN galerie (Paris)

« Courage is not the absence of fear but the ability to overcome »

L’artiste franco-algérienne avec ses sculptures en cire frappées de messages déjoue assignations et symboles comme lors de ses actions performatives qu’elle réalise dans les rues à Alger.

Slimen El Kamel, Galerie La La Lande

L’artiste tunisien qui va bénéficier d’une exposition à l’Institut du monde arabe en 2022 mêle contes et légendes dans une touche très symboliste et Nabi dans des emprunts et expérimentations poétiques et littéraires.

Abdul Rahman Katanani, Saleh Barakat Gallery (Beyrouth)

Il est l’un de mes coups de cœur de la Saison de Chaumont-sur-Loire.

Né dans un camp de réfugiés au Liban, l’artiste palestinien, se saisit de cette cause pour notre proposer un dialogue à partir de grandes installations constituées de matériaux de rebuts. Le fil barbelé pour les branchages dans le parc de Chaumont ou la tôle ondulée pour dessiner le visage d’un enfant à la fois séduisant et inquiétant et stimuler notre conscience.

SHU A A Ali, Eiwan Al Gassar Gallery (Qatar)

L’artiste qatarie à travers la peinture et la sculpture explore les différentes strates d’influences et de cultures qui la traverse. Son travail sur les pierres et l’équilibre instable se fait en lien avec l’évolution de l’environnement naturel proche de la ville de Doha, le désert et l’eau.

Relire mon interview de Laure d’Hauteville.

Version en ligne by Artsy

Conférences MENART FAIR

Hors les Murs, un Dimanche champêtre sur l’île des Impressionnistes avec la Galerie Bessières qui invite la scène libanaise, le 6 juin

Infos pratiques :

du 27 au 30 mai

Cornette de Saint Cyr

6, avenue Hoche Paris 8

Entrée gratuite sur réservation en ligne

https://menart-fair.com/f

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