Musée de marbre et de verre, implanté sur un lac artificiel au sein d’un grand parc sous la signature prestigieuse de l’architecte japonais Kenzo Tange, le musée départemental des arts asiatiques à Nice m’était inconnu. Invitation au voyage et à la philosophie asiatique, cet ensemble exceptionnel est dirigé par Adrien Bossard. Je le rencontre à l’occasion d’OVNi festival sur l’impulsion d’Odile Redolfi. Il revient sur la conception initiale du lieu et cette synthèse en puissance du monde à l’asiatique qu’il symbolise que ce soit dans la peinture chinoise avec ce rapport montagne et eau ou l’architecture des temples japonais. Une composante qu’il juge essentielle à l’expérience muséale offerte aux visiteurs. Adrien Bossard a également déclenché une relance de politique d’acquisition pour compléter la collection, comme cette exceptionnelle armure japonaise qui accueille le public.
En ce qui concerne le festival OVNi pour cette première participation du musée, il a imaginé avec Florent To Lay, le commissaire et en réponse au contexte sanitaire, un projet plus ambitieux que celui pensé au départ engageant un certain nombre de partenaires comme les centres culturels taïwanais autour de l’artiste Shu Lea Cheang et autrichien autour du collectif Mai Ling. Une résidence d’artiste a pu à cette occasion être proposée aux deux artistes de Mai Ling qui souhaitaient que leur proposition s’intègre véritablement dans le parcours de visite et le musée. Une expérience très intéressante qu’il nous retrace étant personnellement sensible à leur discours sur le racisme anti asiatique. De plus leur évocation du sexisme et les représentations stéréotypées de la femme asiatique a déclenché l’envie chez lui d’un échange avec sa mère, une chinoise de Singapour arrivée en Europe dans les années 1980 dans un contexte beaucoup moins favorable qu’aujourd’hui. Adrien Bossard dirige également l’espace culturel départemental Lympia qui après avoir exposé Pierre Soulages (visite virtuelle) s’apprête à accueillir l’exposition Tatoueurs, tatoués qui avait remporté un grand succès au Musée du Quai Branly.
En écoute : FOMO_Podcast 🎧
Né en 1985, Adrien Bossard est conservateur du patrimoine depuis 2013. Franco-singapourien, il a grandi en France et en Nouvelle-Calédonie. Diplômé de l’université Paris-Sorbonne, de l’Inalco, de l’EHESS et de l’Institut national du patrimoine (Paris), son parcours l’a amené à développer des compétences avancées en archéologie française, sur le monde chinois et en gestion d’établissement culturel. Il a dirigé le musée archéologique de l’Oise et a été chargé des collections archéologiques chinoises au Musée national des arts asiatiques – Guimet. Il est aujourd’hui à la tête du musée départemental des arts asiatiques et de l’espace culturel Lympia à Nice.
Infos pratiques :
Mai Ling, Dialogue
Shu Lea Cheang, Becoming Virus
En attendant la réouverture
OVNi festival : partenaires et programmation