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1-54 @Christie’s, pari tenu ! : Interviews Nathalie Obadia, André Magnin, Dominique Fiat, This Is not A White Cube…

Delphine Desane, Black Woman, Wilde gallery

L’avantage d’être une maison de vente en ce moment est de pouvoir rester très agile et c’est le cas de Christie’s qui s’associe avec Touria El Glaoui, directrice et fondatrice de 1-54 pour proposer une édition physique et digitale de cette foire dont la 4ème édition à Marrakech n’a pu se tenir en février. C’est tout le génie de cette proposition parisienne, une première, qui permet de se retrouver après tant de mois incertains dans un espace très central à Paris et à taille humaine. En terme de répartition sur les 20 exposants, la moitié vient de France, 7 du continent africain (certains étant aussi en Europe) et le reste de l’Europe. Des projets spéciaux sont également proposés avec les oeuvres grand format de Pascale Martine-Tayou (Continua), de l’association malgache Azé ALOALO (André Magnin et Emmanuel Perrotin) et de Romeo Mivekannin (Cécile Fakhoury). 1-54 Forum intitulé Crafting wor[l]ds: for a vernacular economy of art propose pendant les 4 jours de la foire en soirée des échanges et discussions en ligne. Effet BlackLiveMatter ou pas, « les artistes africains n’ont pas peur de mélanger des couleurs et parfois à la limite du possible, de raconter des histoires, ils ont toutes les libertés », comme le résume André Magnin dans son interview ci-dessous.

Interviews spéciales en écoute : FOMO_Podcast

Nú Barreto

Nathalie Obadia dont c’est la première participation, se félicite d’avoir répondu à l’invitation de Touria El Glaoui dans ce contexte si particulier et souligne que la version en ligne de la foire est très probante également. La galerie se concentre sur l’artiste Nú Barreto (né en 1966 à São Domingos, Guinea-Bissau) entre engagement politique et lecture poétique des événements. Il se saisit de la puissance des symboles pour mieux les détourner et les malmener comme avec les drapeaux. Entre grandeur passée et résilience de l’Afrique.

JP Mika

André Magnin l’incontournable de l’Afrique, qui propose un dialogue entre des artistes désormais reconnus qu’il a été le premier à découvrir et promouvoir tels que Chéri Samba, JP Mika, Romuald Hazoumé, Bodys Izek Kingelez, et l’on se souvient de l’exposition à la Fondation Vuitton de la collection Pozzi.

Rachid Mahdi

Eric Dupont autour de Romeo Mivekannin (également chez Cécile Fakhoury) et sa relecture des grandes icones de l’art occidental en écho avec des photographes soudanais encore peu révélés en Europe comme Rashid Mahdi, l’un des plus grands.

Malala Andrialavidrazana

Dominique Fiat nous redit son engagement pour la scène malgache dont elle prévoyait une exposition au Centquatre malheureusement annulée, avec l’artiste Malala Andrialavidrazana (née en 1971 à Antananarivo, Madagascar) en dialogue avec d’autres artistes dont Safâa Erruas (née en 1976 à Tétouan) ou Emo de Medeiros (né en 1979 à Cotonou).

Christiano Mangovo

Sonia Ribeiro, This Is not A White Cube (Luanda, Lisbonne) nous présente le duo show entre Cristiano Mangovo (né en 1982 Angola) et René Tavares (né en 1983 à São Tomé et Príncipe). Toute l’énergie urbaine débridée de Kinshasa est résumée dans les toiles et performances de Mangovo.

Barth Johnson, Wilde Gallery (Genève) et le duo show Omar Ba et Mounir Fatmi, deux artistes déjà reconnus. Omar Ba (né en 1977 au Sénégal), également représenté par la galerie Templon joue les démiurges dans des compositions hybrides où il mixe différentes influences culturelles. Mounir Fatmi (né en 1970 à Tanger) à la fois vidéaste et plasticien questionne l’obsolescence dans des oeuvres calligraphiques et conceptuelles souvent ambigües et corrosives.

Zéh Palito

Nikola Cernetic, Luce Gallery (Turin) coups de coeur : Zéh Palito (né à Limeira, Sao Paolo) ou Delphine Desane (née en 1988 à Paris et basée à Brooklyn). Elle s’est mise à la peinture après avoir travaillé plusieurs années dans la mode de façon autodidacte. Ses portraits de femmes noires déjouent les assignations et invisibilités pour redonner pouvoir et leadership. L’une des révélations de la foire !

Mous Lamrabat

Maeva Chanoine et Yasmine Berrada, Loft Art Gallery (Casablanca) : coup de coeur pour le regard croisé des deux photographes, Mous Lamrabat et M’hammed Kilito. Ce dernier mélange signes ostentatoires du luxe mondialisé et codes d’appartenance à la culture du Maroc plus traditionnel. Une vision nouvelle et décalée pour casser les diktats de l’apparence qui a su trouver son public et son écho notamment en France lors de la foire Akaa.

Autres de mes coups de coeur : Joana Choumali (galerie 1957, Accra), lauréate du Prix Pictet chez pour ses photos brodées en guise de réparation aux blessures de son pays, la Cote d’Ivoire, Didier Viodé et ses autoportraits de confinés chez Septieme Galerie (Paris), Marie-Claire M Manlanbien chez 50 Golborne (Londres) qui revisite les cultures et l’artisanat populaire sous l’angle du féminin comme nous l’avions découvert lors du Salon de Montrouge de 2016 et Carolle Benitah (galerie 127, Marrakech) qui rehausse les albums photo de son enfance et adolescence de feuille d’or.

Infos pratiques :

1-54 Christie’s

20-24 janvier

Avant-premières VIP
11 h 00 – 20 h 00 mercredi 20 – vendredi 22 janvier


Heures d’ouverture au public
11 h 00 – 18 h 00 samedi 21 janvier

+ On Line Edition

Viewing Room: 1-54 Online,

In Partnership with Christie’s | Christie’s (1-54-christies.com)

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