Sabine Weiss et Rollei, 1953 © Sabine Weiss
En ce mois de novembre, traditionnellement dédié à la photographie, et malgré l’annulation des « Rencontres d’Arles à Laennec » en raison des restrictions sanitaires, Kering et Les Rencontres d’Arles ont à cœur de maintenir la deuxième édition du prix Women In Motion pour la photographie et sont heureux de remettre le Prix Women In Motion 2020 à la grande photographe Sabine Weiss pour l’ensemble de sa carrière.
Toujours en activité, cette artiste prolifique a contribué de manière majeure au courant de la photographie humaniste française, qui rassemble des photographes comme Robert Doisneau, Willy Ronis ou encore Brassaï. À 96 ans, elle est probablement la photographe ayant travaillé sur la plus longue période, avec près de quatre-vingts années consacrés à son art.
En mars 2019, Kering et Les Rencontres d’Arles ont annoncé leur partenariat et le lancement à Arles du programme Women In Motion. Les deux partenaires ont ainsi créé à Arles le Prix Women In Motion pour la photographie, qui salue chaque année la carrière d’une photographe remarquable. Ce prix est accompagné d’une dotation de 25 000 euros en acquisition d’œuvres de l’artiste lauréate pour la collection des Rencontres d’Arles Cette récompense est accompagnée d’une dotation de 25.000 € en acquisition d’œuvres de l’artiste lauréate pour la collection des Rencontres d’Arles : Petite gitane et Manitas de Plata aux Saintes-Maries-de-la-Mer, 1960 et Baptême gitan, Les Saintes-Maries-de-la-Mer, 1960. Le premier Prix Women In Motion pour la photographie a été décerné en 2019 à la photographe américaine Susan Meiselas.
A noter que la galerie Les Douches (fermée pour confinement) expose actuellement Sabine Weiss « Sous le soleil de la vie ». On peut toujours se consoler en commandant chez sa librairie préférée l’ouvrage Émotions, paru aux Éditions de la Martinière, 2020 et préfacé de Marie Desplechin.
Kering et Les Rencontres d’Arles ont également créé, en 2019, le Women In Motion LAB. Ce dernier a été dédié, pour ses deux premières années, à un projet de recherche qui a rendu possible un travail de valorisation de la place des femmes photographes dans l’histoire mondiale de la photographie. Dirigé par les historiennes Luce Lebart et Marie Robert, avec l’aide de 160 autrices sur chaque continent, ce projet retrace le parcours et l’œuvre d’environ 300 femmes qui ont marqué la photographie depuis ses origines.
De plus Kering s’associe pour la première fois avec Paris Photo et renforce ainsi son engagement auprès des femmes photographes en soutenant le parcours Elles X Paris Photo 2020, créé à l’initiative du ministère de la Culture. Cette année, pour pallier l’annulation de l’édition 2020 au Grand Palais, ce parcours devient digital sur ellesxparisphoto.com. Ce site internet présente l’ensemble des artistes du parcours dont une trentaine de photographes interviewées sur leur statut de femme artiste, leurs engagements et leurs inspirations. Sabine Weiss, lauréate du Prix Women In Motion 2020, fait partie de ce parcours digital.
À propos de Sabine Weiss Née en 1924 à Saint-Gingolph en Suisse, Sabine Weiss se dirige très jeune vers la photographie. Après un apprentissage de trois ans chez Paul Boissonnas à Genève, elle devient en 1946 l’assistante de Willy Maywald, photographe allemand basé à Paris et spécialisé dans la mode et les portraits. Au moment de son mariage avec le peintre américain Hugh Weiss en 1950, elle se lance comme photographe indépendante et fréquente le milieu des artistes d’après-guerre. Le couple s’installe et travaille ensemble dans une maison-atelier près de la porte Molitor, à Paris, où la photographe vit encore aujourd’hui. Par l’entremise de Robert Doisneau, vers 1952, Sabine Weiss est une des rares femmes à rejoindre l’agence Rapho et son travail personnel est reconnu aux États-Unis. L’œuvre de Sabine Weiss est rattachée au mouvement dit « humaniste », qui se caractérise par la volonté de réconcilier l’espace public avec le corps humain. Elle montre dans ses clichés des femmes et des hommes dans leur quotidien, dans leur travail, dans leurs pensées. Elle est représentée dans les expositions Post-War European Photography (1953) et The Family of Man (1955) organisées au Museum of Modern Art de New York, et bénéficie d’une exposition personnelle à l’Art Institute de Chicago (1954), avant que la Bibliothèque nationale de France ne montre ses œuvres au Salon national de la photographie en 1955, 1957 et 1961. Elle travaille de façon durable pour des revues comme Vogue, le New York Times Magazine, Life, Newsweek, Point de Vue- Images du Monde, Paris Match, Esquire, Holiday. Ceci l’amène à photographier de nombreux artistes hommes et femmes, peintres et sculpteurs mais aussi musiciens, écrivains et comédiens. Jusqu’aux années 2000, Sabine Weiss n’a cessé de travailler pour la presse illustrée française et internationale, mais aussi pour de nombreuses institutions et marques, enchaînant travaux de reportage, mode, publicité, portraits de personnalité et sujets de société. |
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