FOMO VOX

L’appel de la forêt, musée Zadkine

Victor Brauner (1903-1966). "La rencontre du 2 bis rue Perrel". Huile sur toile, 1946. Paris, musée d'Art moderne.

Hicham Berrada, Augures mathématiques ADAGP Paris, kamel mennour

L’automne et ses promenades en forêt, les champignons et ce retour à nos souvenirs d’enfance…Si pour beaucoup elle est ressourçante, paradisiaque et inviolée, la forêt peut également se révéler menaçante, angoissante, asphyxiante. L’un des derniers territoires où les interdits tombent et les forces invisibles se révèlent. Cette puissance symbolique a toujours inspirée les artistes, Zadkine notamment, originaire de Biélorussie qui adolescent allait passer ses vacances dans la forêt de son oncle maternel et n’ a cessé de convoquer l’arbre dans sa sculpture « Les arbres et moi sommes de la même essence » déclare t-il.

Ernst Max (1891-1976). Saint-Etienne, musée d’Art Moderne. AM1982-189.

Sa quête d’authenticité de la forme et du parfum de la forêt originelle passe par le bois, réminiscence de cette nature qui le fascine et le déroute enfant. Le Musée Zadkine qui jouxte son atelier dans le cadre de son cycle d’expositions autour de l’art et de la matière articule ainsi « Le Rêveur de la forêt » comme un fil à partir de l’évolution de l’œuvre de Zadkine en regard de ses contemporains et d’autres créateurs des générations suivantes.

Zadkine, Daphné 1939 ADAGP Paris

Le parcours réunit plus d’une centaine d’œuvres d’une quarantaine d’artistes de Rodin à Picasso, aux surréalistes, Giacometti, Jean Dubuffet, Victor Brauner, jusqu’à Laure Prouvost, Hicham Berrada, Javier Pérez, Eva Jospin… entre la lisière, genèse, bois sacré, bois dormant.

Laure Prouvost, Parle Ment Branches, Courtesy de l’artiste et galerie Nathalie Obadia

Chantres de l’hybridation et d’un vivant en perpétuel devenir, ces veilleurs nous invitent à un état de conscience enrichi où le tumulte et la folie s’efface devant l’harmonie. Le « Bois sacré » (titre d’un tableau de Puvis de Chavannes) au terme d’un vrai cheminement devient ainsi un espace onirique, rare et fabuleux, ultime réservoir d’un monde promis à une lente destruction.

Infos pratiques :

Le rêveur de la forêt

musée Zadkine

jusqu’au 23 février

Quitter la version mobile